lundi 12 juin 2023

Les enseignants face aux évolutions de leur métier


Enseigner, c'est un métier vocation.

J'ai souvent entendu cette remarque en échangeant avec des enseignants.
Un métier vocation est un métier que l'on exerce avant tout par passion, par engagement et par un fort désir de réaliser une mission personnelle ou professionnelle. C'est un métier pour lequel on se sent appelé, animé par une motivation profonde et un engagement personnel, et qui procure une grande satisfaction personnelle au-delà des bénéfices financiers. Les personnes qui exercent un métier vocation ont souvent une forte conviction de l'importance et de la pertinence de leur travail pour eux-mêmes et pour la société. Chez certains la vocation n'est pas là en début de carrière mais peut aussi se développer au fil des rentrées.


Les métiers vocation peuvent être dans des domaines très variés : le secteur de la santé, de l'éducation, de l'humanitaire, du social, de l'environnement, de l'art, de la culture, du sport, etc. Dans tous les cas, ces métiers sont généralement associés à un fort sentiment de dévouement, de service et de contribution à une cause qui dépasse les intérêts individuels.

Bien que ces métiers soient souvent exigeants et peuvent demander des sacrifices personnels, ils sont souvent très gratifiants pour ceux qui les exercent. Les personnes qui travaillent dans des métiers vocation peuvent doivent être très motivées, déterminées et inspirantes et peuvent inspirer les autres à suivre leur passion et à se consacrer à des causes plus grandes que eux-mêmes.

 Par contre, cette gratification se retrouve rarement dans la fiche de paye mais dans les échanges avec les élèves, les parents, les collègues mais aussi dans un registre beaucoup plus personnel avec un sentiment d'être utile, de servir à quelque chose, de prendre plaisir à partager son savoir...

https://www.cepremap.fr/2023/06/note-de-lobservatoire-du-bien-etre-n2023-09-plus-quun-travail/

Enseignant c'est une profession noble et gratifiante qui permet de contribuer au développement de la société en formant les futures générations. Cependant, comme toute profession, elle peut être confrontée à la lassitude, à l'usure, à la transition numérique et au manque de reconnaissance. 

Et même si cette usure a toujours existé, je remarque ces derniers temps une tendance plus forte, au découragement accentué par les faibles niveaux de rémunération en France, par des manques de reconnaissance de l'institution, de la société (parents , élèves, #profbasing), et des collègues parfois aussi.
(https://twitter.com/Jo_zephina/status/1658966136577220609)

Un des marqueurs de cette remise en question c'est la communauté animée sur Facebook par Muriel Josselin : Prof si je me  re inventais
https://www.facebook.com/groups/prof.et.si.je.me.reinventais



Du coup, j'ai proposé à Muriel de causer autour de ce qui se passe dans cette communauté au travers de son parcours personnel :


Regardons maintenant les pistes possibles évoquées dans cette causerie pour les enseignants cherchant à faire face à ces défis.

1-Devenir plus collaboratifs: La grande majorité des enseignants sont souvent isolés dans leurs classes. Cependant, aujourd'hui, les enseignants collaborent de plus en plus entre eux pour partager des idées et des ressources. Cette collaboration peut aider les enseignants à se tenir au courant des dernières méthodes d'enseignement et à trouver de nouvelles façons d'impliquer, de motiver leurs élèves. Mais aussi cela peut les soutenir dans les difficultés du quotidien. Depuis longtemps les collectifs enseignants existent mais avec les réseaux il devient plus simplet et rapide de trouver une communauté partageant les mêmes objectifs pédagogique, ou les mêmes outils... 

En France, près de 80 % des enseignants affirment ne jamais observer le travail de leurs collègues en classe, contre 45% en moyenne dans les pays de l’OCDE
 (étude TALIS, OCDE, 2013). 


2- Utiliser la technologie plus efficacement.

Mon credo on peut réinventer son métier avec le numérique

Tout d'abord, la lassitude du métier peut être due à une routine ennuyeuse et répétitive. Pour y remédier, les enseignants peuvent envisager de varier les méthodes pédagogiques et les activités proposées aux élèves. Ils peuvent également chercher à se perfectionner en participant à des formations, des conférences et des ateliers pour se tenir au courant des dernières avancées pédagogiques et des nouvelles technologies.
Au cours des dernières années, la profession enseignante a fait face à encore plus de défis. La transition numérique a rendu difficile pour les enseignants de se tenir au courant des dernières technologies, et la pandémie a contraint de nombreux enseignants à passer à l'apprentissage en ligne.
Ce qui a pu être mal vécu, subi pour certains, a, pour d'autres, été l'occasion de renouvellement de pratique et de remise en cause innovante. Les phases de confinement ont joué un rôle d'accélérateur soit positif soit négatif.

Mais pour certains, ce qu'on avait déjà observé avant le ces phases, l'utilisation des outils numériques renforcent leur sentiment d'efficacité personnelle. Et cela peut donner une nouvelle motivation dans le métier.

Le Sentiment d'efficacité personnelle (SEP) est défini comme « la croyance en sa propre capacité à organiser et exécuter une série d'actions nécessaires pour parvenir à la situation visée  » (traduction libre, Bandura, 1997, p. 3).



3-Trouver des pistes d'évolution au sein de l'institution

L'institution offre aussi quelques possibilité d'évoluer en son sein 
 https://twitter.com/CBreteuil/status/1654897117507248130


4- Changer de métier


Ensuite, l'usure peut résulter de l'accumulation des tâches administratives et de la surcharge de travail. Les enseignants peuvent donc chercher à déléguer certaines tâches à des collègues ou à des assistants pour se concentrer sur l'essentiel de leur métier : la transmission du savoir. Ils peuvent également faire valoir leurs droits en matière de temps de travail et de congés pour préserver leur santé et leur bien-être.

https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/06/10/l-ecole-est-finie-sur-lcp-cinq-professeurs-des-ecoles-expliquent-pourquoi-ils-ont-craque_6177070_3246.html




En conclusion, l'enseignement est une profession qui peut être confrontée à des défis, mais les enseignants ont la possibilité de surmonter ces obstacles en étant proactifs et en cherchant à se perfectionner constamment. La lassitude, l'usure, la transition numérique et le manque de reconnaissance ne doivent pas être des obstacles insurmontables, mais plutôt des opportunités pour les enseignants de se renouveler et de se réinventer pour répondre aux besoins de la société en constante évolution.


Malgré tous ces défis, il y a encore beaucoup d'enseignants passionnés par leur profession. Ils font constamment évoluer leurs méthodes d'enseignement afin de répondre aux besoins de leurs élèves.


Un métier qui n'attire plus :                     

https://twitter.com/louisdcn/status/1665152460938174464

https://twitter.com/LHomme_Qui_Rit/status/1664555500199976961
https://twitter.com/PhilippeMeirieu/status/1660629164448182280

https://twitter.com/RIRE_CTREQ/status/1674901029001805828

https://twitter.com/JulienGossa/status/1676108763692933120


Collectifs enseignants :                     


https://www.cahiers-pedagogiques.com/n-548-des-collectifs-enseignants-connectes-coordonne-par-regis-forgione-fabien-hobart-et-jean-philippe-maitre/


Enquete TALIS 2013
https://www.oecd.org/education/school/Guide-TALIS-enseignants-2013.pdf

1 commentaire:

  1. Merci Christophe pour ce billet. Il me semble que l'on peut tourner en rond quand on est enseignant, si on n'envisage l'enseignement que par l'aspect "disciplinaire", avec un programme récurrent d'année en année. Par contre, si on l'aborde avec le point de vue "pédagogique", on ne peut qu'avancer : les élèves ou étudiants peuvent toujours prendre le train en marche avec des cours de plus en plus construits, structurés et orientés vers leurs apprentissages. Et c'est vrai que le collectif et le numérique permettent de repenser sa pédagogie, sans forcément rénover le programme ...
    Bonne continuation,
    Jacques

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